Tout d’abord il faut savoir que souvent cette notion de dépendance affective est mal comprise et interprétée, voir méconnue pour certains. Beaucoup de personnes pensent ne pas être concernées par cet état affectif bien particulier. Et pourtant, même si on en parle pas assez, nombreux sont ceux qui en souffrent en silence ou en étant totalement incompris par leur entourage face à ce sujet. Car la dépendance affective ne se rencontre pas uniquement que dans la vie amoureuse, mais également au niveau amicale, professionnelle ou familiale ou advenir suite à des événements accidentels de la vie . En effet, cette addiction (car oui cela en est bien une) par exemple en étant accro à l’Amour de l’autre (au sein de la relation intime) comparatif à l’effet que procure une drogue.
Ou bien encore être totalement dépendant(e) du regard des autres pour se sentir pleinement exister, utile en société et ne plus pouvoir s’en passer. En devenant également au passage, de plus en plus jaloux(se), contrôlant(e), stressé(e) , angoissé(e) dans la crainte de perdre cette relation tant le besoin d’être inconditionnellement aimé(e) et rassuré(e) est insatiable.
Et où l’Estime de Soi est en chute libre. Car la personne dépendante ne sait pas poser de limites à l’exagération de son attitude possessive et excessive, ni savoir dire « stop ou non » quand il le faut mêmes si tout est à l’opposé de ses convictions ou croyance, de ses valeurs . Elle est souvent au prise de l’indécision pour tous les choix de vie à faire la concernant. Et même quand elle se trouve en mode survie, ce qui est extrêmement dangereux.
Elle peut en perdre alors totalement son identité comme anesthésié sans repères. La Dépendance affective en fait, passe souvent inaperçue ou régulièrement bien planquée derrière celles que l’on connaît le plus, c’est-à-dire : les dépendances (aux jeux, aux substances telles que les drogues, la cigarette, l’alcool, le sexe, les écrans, la compulsion alimentaire …).
La dépendance affective c’est s’accrocher fort aux autres, se calquer sur eux, afin de pouvoir s’estimer personnellement à travers l’amour qu’ils nous renvoient et nous portent. L’idéalisation de l’autre est à son comble et la possessivité extrême.
Cette dépendance nous permet d’oublier nos souffrances incommensurables et notre manque de confiance en soi, nos compulsions, nos impulsivités, notre côté excessif, tant que l’on se sent aimé, sécurisé en présence des autres. Et queles projecteurs sont tournés en considération vers notre être et tant que les démonstrations affectives apparaissent claires et visibles à notre encontre. Et qu’il n’y a pas trop d’éloignements physiques trop longs ou de séparations récurrentes avec l’être aimé (e) ou les personnes qui nous sont indispensables au quotidien. Ni trop de situations de concurrences, perturbantes émanant de l’insécurité pour l’équilibre émotionnel de la personne dépendante affective. Et surtout pour lui ou elle garder le contact quotidien est vital.
Sans les autres donc, la personne dépendante affective se sent incapable de se donner tout(e) seul(e) ce dont elle a vraiment besoin, envie ou désire pour son existence. Et de se rassurer seule quand elle va mal, étant de surcroît souvent hypersensible et émotive. Elle a comme besoin d’être guidée et suivie en permanence, d’être aimé inconditionnellement comme l’enfant est en droit de l’attendre de ses parents. Alors cette dépendance l’amène à s’annuler ou s’éteindre souvent pour faire plaisir, ne pas déplaire ou se sacrifier complètement, à ne pas s’affirmer et se montrer dans ce qu’elle est véritablement. À aller voir jusqu’à l’épuisement physique et mental pour satisfaire coûte que coûte les besoins des autres au détriment des siens. Elle est prête à mendier cet Amour au plus haut point. Il ou elle se sent souvent redevable et coupable. C’est comme ci il ou elle venait à perfuser son autre pour se sentir exister uniquement à travers eux, en se fondant, se perdant envieuse dans leurs vies, en la vivant comme par procuration. Car sans cela elle n’est pas capable de se trouver de valeur personnelle, de se valoriser sans leur amour. De s’aimer soi-même sans l’aval des autres, sans leur validation bienveillante devient alors bien compliqué.
Également, d’apprécier les moments de solitude, véritable source de panique pour eux. Car il ou elle se sent vite perdu(e), angoissé(e) quand elle se retrouve dans le silence face à elle-même. Quand le vide abyssal du manque crie famine en eux. Comme un puits sans fin qui a besoin constamment d’être rempli et tapissé d’amour en permanence. Comme le besoin d’être nourri, alimenté en intraveineuse de doses d’amour et reconnaissance non stop très intensément et rapidement sous peine d’en mourir le cœur carencé et dénutrie d’Amour quand la personne dépendante affective se sent en crise de manque. Dans ces cas là elle peut aussi basculer dans d’autres addictions nocives pour compenser son mal-être profond.
Cela explique aussi oh combien il est délicat pour ces personnes de prendre la décision de se séparer, même si la relation que l’on vit devient toxique, car on est véritablement sous l’emprise totale de cette dépendance affective. Complètement piégé, rattaché
comme avec un boulet sans pouvoir renoncer à cette aliénation, cette soumission de cœur. Alors le ou la dépendant(e) fait tout ce qui est en son pouvoir pour se rendre indispensable, unique aux yeux des autres. Évite un maximum les conflits, n’osant pas dire ce qu’il ou elle pense vraiment, pour recevoir de l’amour en continu ayant une immense peur de l’abandon ou du rejet. Il ou Elle souhaite tellement assouvir cette soif de reconnaissance, qu’il ou elle va même en plus de s’accrocher, chercher même à manipuler l’autre, le contrôler l’air de rien. À chercher l’approbation et à se faire voir par tous les moyens d’intrusion possible, en séduisant aussi ou en jouant au sauveur même sans sollicitation. Ou encore à chercher à rendre jaloux son autre ou les autres, à les rendre aussi dépendant finalement que lui par des techniques du genre : « fuis moi je te suis, suis moi je fuis » (inconsciemment ou non). Quand il ou elle considère, pense qu’on s’intéresse moins à leur personne par exemple pour être sûre, de garder l’assurance d’amour et l’attention des autres pour toujours.
Mais cette façon d’aimer est inadéquate et donc très étouffante et souffrante, voire immature dans le sens de sa naïveté et ne peut permettre d’acquérir son indépendance émotionnelle et des relations saines.
Mais il faut comprendre que la dépendance affective est avant tout le reflet intense de blessures psychologiques et psychosomatiques ancrées et très profondes qui prennent souvent naissance dans l’enfance lors de sa construction ou à la suite d’échanges néfastes voir toxiques. Elle s’est tissée progressivement lors de nombreux refoulements douloureux tels que :
- S’être senti non valorisé, non entendu dans nos besoins fondamentaux, pas assez choyer et soutenu régulièrement par ses parents. Ou frustré intensément car pas à l’hauteur de ce qu’ils souhaitaient qu’on devienne en tant qu’enfant (trop d’attentes, exigeances ou projections trop hautes). Ou trop aimé de l’un des parents, et pas correctement par l’autre engendrant une insécurité affective et un déséquilibre notoire, ou alors encore le pire non pris en considération par les deux
- S’être senti illégitime dans nos colères louables, voir moqué et dénigré, et livré à nous-mêmes
- D’avoir eu des peurs récurrentes de vide profond en soi, de l’abandon, du noir, de la solitude de la séparation avec des proches, des pertes de repères violentes, des sentiments d’insécurités intenses, des départs déstabilisants ou d’avoir senti régulièrement que nous n’étions pas la préférence de nos parents et de notre entourage en étant constamment mis de côté, à l’écart
- De s’être senti carencé d’amour et de démonstrations affectueuses, non investi correctement et comme il se devait en tant qu’enfant, en manque terrible d’exclusivité de manière récurrente, rendant notre estime de soi très faible. (famille nombreuse ou pas)
- Ou d’avoir porté une tristesse infinie sur le cœur, et des chagrins lourds non guéris, voir des états dépressifs. La dépendance affective s’est alors construite comme un bouclier de défense pour se rassurer et se protéger de ces peurs primales conscientes ou non. Les plus connues sont donc les peurs de l’Abandon et du Rejet Affectif.
Cette dépendance affective sert aussi malheureusement d’illusion face à soi et à son manque d’estime personnelle, d’avoir l’impression ainsi de contrôler, maîtriser mieux sa vie et son insécurité émotionnelle auprès de notre conjoint(e), notre famille, ami(e)s, relationnel professionnel dans cette attachement excessif pour être aimé et reconnu comme une personne importante. Mais sortir de la dépendance affective est vraiment possible, rien n’est définitivement figé. Elle ne constitue en aucun cas notre identité. S’en affranchir est une belle promesse de respect et d’acceptation pour soi-m’aime.
Et la possibilité de conquérir enfin son indépendance émotionnelle et de se réconcilier à son enfant intérieur.
Pour être enfin capable et fière de devenir véritablement l’acteur de sa propre vie. De sa propre légende personnelle à travers nos envies, nos valeurs, nos ambitions, nos projets et succès. Sans avoir à jamais plus se transformer, d’aller à contre-sens de notre essence personnelle, notre nature pour plaire à quiconque. Et n’oubliez pas d’ailleurs qu’on ne peut pas plaire à tout le monde. Sachez-vous priorisez.
En devenant le gardien de votre propre sécurité affective. Offrez au monde votre empreinte signature unique d’adulte pleinement responsable, autonome, confiante, assumée.
Pour enfin être profondément libre d’oser être Soi en toute authenticité. Le parcours ne sera pas toujours facile certes, mais il vous permettra de vous reconnecter véritablement à vous-même et à votre légitimité d’être.
Ayez le courage d’être vrai, vous en serez toujours récompensé.
Bien à Vous
Karyn